Lactopi Start, biostimulant naturel issu de la transformation de l’urine humaine

Lactopi Start est une innovation française unique en son genre. Conçu par la société Toopi Organics à partir d’urine humaine stabilisée, ce biostimulant résulte d’un processus de fermentation favorisant le développement de bactéries bénéfiques pour les cultures.  Appliquée en prélevée ou au semis, la solution solubilise l’azote résiduel et le phosphore présents dans le sol. Elle stimule également le système racinaire et renforce la mycorhization, un mécanisme essentiel pour la croissance végétative.  Après quatre ans de recherche et de tests, deux autorisations de mise sur le marché ont été délivrées par l’Anses : l’une pour Lactopi Start, l’autre pour Lactipi Plus, sa version concentrée.

Un pari sur l’économie circulaire

Directeur général d’Agripro Distribution ; Olivier Vera a rapidement perçu le potentiel de ce biostimulant.

"Quand Mickael Roes, le fondateur de Toopi Organics, est venu nous présenter son projet, j’ai immédiatement été enthousiaste. Tous les jours, nous avons des millions de litres d’urine à disposition. Valorisons-les ! Cette démarche s’inscrit dans une logique d’économie circulaire, de réduction du gaspillage d’eau potable et de diminution de la dépendance aux engrais minéraux. L’enjeu est aussi environnemental : la fabrication du Lactopi Start n’émet ni chaleur ni gaz à effet de serre ni déchet.”

Agripro Distribution assure la mise en marché en exclusivité sur la Région Nouvelle Aquitaine avec ses équipes. Elle propose également des livraisons sur toute la France via son site fertitrade.fr.

Un financement européen de plus de huit millions d’euros

L’approvisionnement est garanti : l’urine est collectée grâce à des urinoirs secs masculins et féminins installés sur les aires d’autoroute, au Futuroscope, dans des festivals, des collèges et lycées.  Olivier Vera n’est pas le seul à s’être laissé convaincre. En 2023, la start-up girondine a décroché un financement de 8,4 M€ par l’intermédiaire du prestigieux European Innovation Council. L’entreprise cherche désormais à élargir son réseau de distribution.

Recommandé sur pommes de terre, betteraves et maïs

L’efficacité du produit a été démontrée par des essais aux champs. Entre 2021 et 2023, plusieurs tests ont eu lieu en France et en Belgique, pays où Lactopi Start rencontre un vrai succès grâce à la coopérative wallonne SCAM.  Les résultats ont mis en lumière différents effets de la solution :

• Amélioration de la mycorhization : +118% de champignons mycorhiziens arbusculaires
• Diminution des besoins en fertilisation : réduction de 20% des quantités d’engrais
• Effet starter et gain de rendement :
  • Betteraves sucrières : +10% de rendement racines, +12% de rendement sucre
  • Pommes de terre : +9% de rendement commercialisable (+3 tonnes/ha pour 70€ d’investissement/ha)
• Diminution des besoins en fertilisation : réduction de 20% des quantités d’engrais

Lactopi Start favorise la tubérisation; ses performances sont particulièrement probantes sur betteraves et pommes de terre. La solution est également indiquée sur maïs - le phosphore disponible jouant souvent un rôle limitant dans le démarrage de cette culture. Plusieurs essais ont démontré +10% d’augmentation du rendement à l’épi.

Un produit final sans mauvaises odeurs

Mais un biostimulant à base d’urine… Qu’en est-il de l’odeur ? Olivier Vera rassure : "Le produit dégage une odeur de fermentation, mais en aucun cas ça ne sent l’urine. Il faut comprendre que celle-ci n’est qu’un support servant à la multiplication des bactéries. Le produit final est totalement transformé." Facile à appliquer, Lactopi Start ne nécessite qu’un passage à 25l/ha. Le produit est miscible avec d’autres intrants, à l’exception des antifongiques. 100% d’origine naturelle, il est utilisable en AB.

Développer le maillage territorial en France et en Belgique

Si aujourd’hui Lactopi Start est distribué en Nouvelle-Aquitaine par Agripro Distribution et en ligne sur Fertitrade.fr, l’ambition de la start-up ne s’arrête pas là. “L’objectif est de développer un maillage territorial avec des unités de production locales pour optimiser l’approvisionnement et la proximité avec les agriculteurs”, confirme Olivier Vera, proche de Toopi Organics. Une seconde usine doit bientôt s’implanter en Belgique. D’autres projets sont à l’étude en France.